LES BILLETS DE MARIE - Épisode 2
Le billet du jour de Marie !
« Travail du texte à la table, après et avant le travail en scène. Gaële, Paulo et Benoît oeuvrent à éclaircir et valider les axes déjà convenus, à confirmer ou infirmer les premiers choix, à définir avec précision la situation avant d’approfondir le jeu d’acteur en scène. Ne pas le faire reviendrait simplement à vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Le but est, avant tout, de créer des codes simples qui constitueront un socle à partir duquel enrichir la pièce. En clair, cela consiste donc à retranscrire la mise en scène sur le papier, à calibrer et régler vidéo, musique, image et voix. L’utilisation des médias est donc au centre de la question. Il en va du rythme, de la cohérence et de l’enchaînement des événements, il en va du respect de l’ambiance souhaitée. Chaque élément doit trouver sa place et son équilibre avec et en fonction des autres. Chaque apport nouveau à la mise en scène doit jouer pleinement son rôle sans occulter ou même amoindrir l’existant. C’est alors qu’on se heurte aux limites du travail à la table : la question – quasi-philosophique - qui me vient alors à l’esprit est : comment concevoir sans visualiser ? Ce n’est pas une mince affaire. C’est pourquoi Benoît, musicien, travaille guitare en main et commence à composer les musiques en fonction des situations et de l’effet désiré. Pour autant, un travail de mise en situation sera nécessaire pour valider les décisions prises à la table. Mais d’un autre côté, cette mise en situation, qui donne une idée de la mise en espace des corps, doit avoir été faite auparavant pour permettre le travail du texte. Ainsi, le serpent se mord la queue et se demande simultanément qui, de l’œuf ou de la poule, était avant. Telle est la question : lequel des deux doit être effectué en premier ? Le travail à la table ou la mise en situation ? Par quoi commencer ? Comment enclencher le cercle vertueux ? » MARIE GAGLIOLO
